Publié le 11 Juillet 2024
L’augmentation des catastrophes naturelles, notamment les inondations et les sécheresses, rend l’accès aux prêts immobiliers plus complexe dans certaines régions. Les dégâts causés par les inondations, les tempêtes, les mouvements de sols argileux et autres phénomènes climatiques constituent une menace croissante pour les propriétés. Par exemple, les sécheresses suivies de fortes pluies peuvent provoquer des fissures dans les bâtiments, tandis que des inondations prolongées peuvent affaiblir les fondations et favoriser la croissance de moisissures.
Face à cette réalité, les banques deviennent plus prudentes dans le financement de biens immobiliers situés dans des zones à risque. Laura Martino de Cafpi observe que plusieurs établissements bancaires sont déjà très vigilants concernant les propriétés en zones inondables et commencent à refuser de financer les résidences en bord de mer à cause de la montée des eaux. Les critères climatiques ne sont pas explicitement mentionnés comme motifs de refus, mais les banques examinent de plus près l’épargne de précaution des emprunteurs et l’historique des sinistres dans les zones concernées. Malgré cette tendance, la majorité des courtiers en crédit immobilier ne confirment pas ces pratiques, à l’exception de Meilleurtaux qui indique une surveillance accrue pour les biens en zones inondables. Les banques pourraient réduire le financement de 100 % à 70-80 % pour ces propriétés, en raison de la crainte de ne pas récupérer leur investissement en cas de revente forcée après plusieurs sinistres. Les grandes banques, telles que La Banque Postale, BPCE et LCL, réfutent l’existence de politiques spécifiques liées aux risques climatiques pour l’octroi de prêts. La Société Générale, tout en confirmant être en réflexion sur ces sujets, ne prend pas de mesures spécifiques pour le moment. Les organismes de garantie comme Crédit Logement et la Camca n’imposent pas de conditions supplémentaires pour les biens en zones à risque, mais se concentrent sur l’identification de ces zones pour anticiper les évolutions futures.
Un rapport de la Banque de France publié en 2023 conclut que l’exposition des banques aux risques climatiques via les prêts immobiliers résidentiels est maîtrisée à court terme. Toutefois, des tensions sont attendues d’ici 2050 en raison de l’augmentation des sinistres. Le système d’assurance des catastrophes naturelles (Cat Nat) en France, bien que déficitaire, limite actuellement les risques pour les créanciers et les occupants. Pour assurer sa pérennité, le gouvernement prévoit une hausse des cotisations à partir de 2025, avec d’autres mesures à venir dans le cadre du troisième plan national d’adaptation au changement climatique.
En 2023, les sinistres climatiques ont coûté environ 6,5 milliards d’euros aux assureurs en France, dépassant les prévisions de France Assureurs pour 2050. Cette tendance à la hausse des sinistres climatiques soulève des défis significatifs pour l’assurabilité des biens immobiliers et l’octroi de prêts dans les zones à risque, nécessitant des adaptations continues des politiques bancaires et des systèmes d’assurance.