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Menuiseries amiantées : le casse-tête des chantiers de rénovation

Publié le 21 Octobre 2025

Sur le papier, changer des fenêtres paraît simple. Dans les faits, quand un bâtiment date d’avant les années 1990, tout peut se compliquer. Beaucoup de menuiseries anciennes renferment encore de l’amiante : dans le mastic, les joints ou même les colles. Rien de visible, rien d’évident, mais un vrai problème au moment d’intervenir.

Les artisans le savent : on ne démonte pas sans vérifier. Avant le premier coup de tournevis, il faut un repérage amiante avant travaux. Et parfois, c’est là que le chantier se bloque. Dès qu’une trace est repérée, il faut faire appel à une entreprise certifiée, isoler la zone, respecter des protocoles stricts. Autant dire que les délais explosent, et les coûts avec. Certaines copropriétés préfèrent reporter les travaux, faute de budget pour gérer le surcoût.

Des règles claires, mais pas toujours simples à appliquer

Les textes sont là, précis, exigeants. Mais sur le terrain, les situations sont rarement aussi nettes. Faut-il tout déposer ou seulement les éléments contaminés ? Encapsuler plutôt que retirer ? D’un chantier à l’autre, les décisions changent, et chacun fait comme il peut pour rester dans les clous. Les artisans, eux, marchent sur des œufs : un excès de prudence retarde les opérations, mais une erreur peut coûter cher, en argent comme en responsabilité.

La Fédération Française du Bâtiment tire la sonnette d’alarme. Elle demande plus de clarté, plus de solutions concrètes pour les petites entreprises. Beaucoup ne sont pas spécialisées dans le désamiantage, mais se retrouvent confrontées à ces matériaux sur leurs chantiers. Sans accompagnement, elles risquent de renoncer à certains marchés ou de prendre des risques involontaires.

Un frein discret à la rénovation énergétique

Changer des fenêtres, c’est souvent la première étape d’une rénovation énergétique. Mais quand l’amiante s’en mêle, tout se fige. Les devis s’envolent, les autorisations s’enchaînent, et les travaux attendent. Le paradoxe est là : on veut isoler, consommer moins, améliorer le confort… mais on ne peut pas avancer tant que ce risque n’est pas levé.

Sur le terrain, les artisans appellent à des procédures plus souples, sans transiger sur la sécurité. Une chose est sûre : tant que la question des menuiseries amiantées restera sans réponse claire, beaucoup de chantiers resteront à l’arrêt — fenêtres closes, et projets gelés.

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